Delhi-Agra pendant les fêtes de Diwali


Pourquoi l’Inde du Nord?
Je souhaitais découvrir cette région du monde très peuplée dont sont originaires une partie de mes ancêtres. Certaines personnes de mon entourage m’expliquaient être revenues différentes, changées après ce voyage. C’est une destination qui modifie la vision de la vie, qui change notre façon d’appréhender les soucis du quotidien.

Préparation du voyage  
La préparation du voyage a pris énormément de temps car je ne souhaitais pas nous enfermer dans un groupe de voyageurs. La solution en Inde est d’organiser soi-même son circuit et de rechercher une agence de location de voiture avec chauffeurs. Pour trouver une agence locale sérieuse, tout se passe par internet. Seulement, beaucoup d’avis de voyageurs semblent peu crédibles et uniquement dans l’intention de faire de la publicité pour une agence. Le contact est finalement bien passé avec une française expatriée, mariée à un Indien qui possède son agence à Delhi. Après avoir envoyé un acompte d’une centaine d’euros pour la réservation du véhicule, l’agence choisie s’engage sur la réservation des hôtels (après mon accord), la location du véhicule pour 4 voyageurs plus le chauffeur, le paiement du carburant (important), l’hébergement du chauffeur et le remplacement du véhicule en cas de panne… tout pour me rassurer. Une aide précieuse est également fournie pour établir un itinéraire personnalisé qui était un peu trop ambitieux au départ en raison de l’état des routes, des camions, des embouteillages… et des animaux traversant inopinément la route (pas très rassurant !).    

Premières impressions
Delhi est une ville peuplée, très peuplée. On le sait en y arrivant, mais ça surprend quand même. Qui dit beaucoup de monde dit aussi beaucoup de bruit. C’est peut-être le qualificatif bruyant qui me viendrait en premier pour définir Delhi. Sinon, la capitale de l'Inde me fait penser à Bangkok, avec la brume due à la pollution mélangée aux feux d’artifice. Il y a trois heures et demie de décalage horaire (ou quatre heures et demi en hiver).
Notre chauffeur vient nous accueillir à l’aéroport, comme convenu (malgré la peur de ne pas le voir à la sortie de l’aéroport). Suraj (Soleil en népalais) aura été de très bon conseil, et très attentif à notre sécurité. Il travaille en Inde depuis une dizaine d’années. Delhi attire effectivement de nombreux immigrés venus bénéficier de l’essor économique et participer au développement du pays. A ce propos, j’appréhendais la pauvreté qui pourrait parfois choquer. En réalité, je n’ai pas sentis l’extrême pauvreté dans les endroits visités. Il y a certes des enfants mendiants auprès des voitures arrêtées aux feux, mais je n’ai pas vu de grands quartiers ghettos. J’ai réellement eu l’impression que l’Inde est un pays qui se développe rapidement, mais qui laisse malheureusement certaines personnes sur le côté.

Logement
Nous avons généralement logé dans des petits hôtels tout au long du circuit, dans de petites chambres assez propres (mais il ne faut pas être maniaque).

Budget
L’Inde du Nord est surement la destination avec le meilleur rapport qualité/prix que j’ai fait jusqu’à présent. Une dizaine de jours nous est revenue à mille euros billet d’avion compris ! Se nourrir ne coute vraiment pas grand-chose, même avec les « prix spécial touriste » des restaurants pour les occidentaux qui veulent éviter la turista… qui arrivera de toute façon, même sous de discrets symptômes… Mais se laisser tenter par les naan, chinken masala avec du plain rice en finissant par un chai (thé indien) vaut vraiment le coup.



Saison
La saison choisie est une période très festive en Inde, Diwali, une fête très importante qui a lieu en fin d’année du calendrier indien. C’est l’équivalent de notre Noël. Les rues sont éclairées avec des bougies, des feux d’artifice sont tirés pendant cette fête de cinq jours consacrée à la déesse Lakshmi. Des cérémonies ont aussi lieu dans le monde entier, à Paris, Londres, en Afrique-du-Sud, aux Antilles… Cette période coïncide également avec la foire de Pushkar (qui fera l’objet d’un article avec le reste du Rajasthan), ville peu connue du Rajasthan où a lieu la plus grande foire aux chameaux du monde !




Sécurité
C’était là encore un élément primordial du séjour : pouvoir s’immerger dans un pays inconnu en faisant attention à ne pas prendre de risque. Ce n’est pas forcément la destination que je conseillerais à une femme seule, même si certaines l’ont fait et ça s’est très bien passé. Le regard de certains hommes indiens peut être insistant. Je pense qu’une femme peut rapidement se sentir mal à l’aise, même si la sécurité des visiteurs a été prise au sérieux par le gouvernement indien. Sinon, ne pas rester seul est une mesure souvent très efficace pour éviter tous soucis. Voyager en famille en Inde est possible en évitant Delhi mais les distances entre chaque étape d’un circuit au Rajasthan sont assez longues.




Delhi ***
La capitale de l’Inde est une très grande mégalopole de seize millions d’habitants qui a une superficie dix fois plus grande que celle de Paris. Les rues, étroites avec des tuk-tuk, nous rappellent que nous sommes bien dans une ville asiatique. Cependant, en s’éloignant du centre-ville pour rejoindre Agra, on se rend compte qu’il reste des terrains inexploités pour le moment. J’aime les pays où il y a un fort contraste entre la partie citadine et les endroits désertiques. Mais avant de quitter Delhi, il y a des sites à explorer. Commencer la visite d’un pays par la découverte du grand marché de la ville permet de se mettre dans le bain. Sarojini market est un de ces marchés où il est facile de se perdre. La foule est toujours là, mais c’est supportable si on n’est pas agoraphobe.



La période de Diwali à Delhi est assez animée car les Indiens sont en vacances et en profitent pour se réunir en famille. Les hommes sont habillés de façon occidentale, les femmes en habit traditionnel, le sari.  Les rues éclairées, décorées, les lancés de fusées, la musique, les klaxons… Ne pas y aller à cette période avec l’intention de se reposer ! 



Parmi les sites à visiter à Delhi, nous avons choisi le tombeau de Humayun, le magnifique Fort Rouge, et Qutb minar, le plus haut minaret d’Inde ; l’Inde, pays à 80% hindouiste, a bien su conserver les vestiges islamiques. Un autre monument à visiter, India Gate, est très fréquenté pendant Diwali. C’est l’équivalent de notre Arc de Triomphe, avec son avenue donnant sur un immense parc. Remarque étonnante concernant les sites touristiques en Inde : il y a deux queues pour payer les tickets et donc deux tarifs : le prix pour touriste indien… et le prix pour touriste non indien (plus cher bien sûr, mais raisonnable).
Avant de partir de cette grande cité de Delhi, Suraj, notre chauffeur nous conseille de visiter un lieu de culte important pour les hindous : le temple d’Ashardham. Pour rentrer dans ce temple construit en cinq ans, en pierres roses et en marbre blanc, il faut retirer ses chaussures et donner à l’accueil tous les objets en cuir, la vache étant un animal sacré. Les photos ne sont malheureusement pas permises une fois l’entrée passée.
 

 Tombeau de Humayun


Fort rouge


Qtub minar

 
Indian Gate 



temple d’Ashardham


Agra ****
Une autoroute récente et payante relie Agra en trois heures et demie.
Parmi les monuments à visiter, le  baby Taj est un mausolée plus petit que le Taj Mahal mais également très joli ou le Fort Rouge, qui ressemble à celui de Delhi, et qui mérite le coup d’œil, entres autres pour les singes qui se baladent librement autour du bâtiment. 






Nous l’avons visité en fin de journée sous un soleil d’une couleur rouge qui donnait au Fort Rouge des lumières étonnantes. Agra est surtout la ville où se trouve le Taj Mahal, ultra-touristique même en basse saison, mais toujours magnifique. Il est conseillé, par tous ceux qui ont eu la chance de voir ce Palais de la Couronne, de le visiter au levé du soleil qui donne des reflets qui changent au fil du temps. Des sur-chaussures sont données à l’entrée pour protéger la dalle en marbre blanc. Tout y est symétrique : la disposition des jardins, les bâtiments… Il y a deux mosquées (dont une seule est utilisée) entourant le mausolée dont la construction a débuté en 1631, en mémoire de l’épouse d’un empereur moghol décédée en donnant naissance à leur enfant. Les deux époux sont aujourd’hui réunis côte-à-côte pour l’éternité. Il avait été pensé à l’époque d’incliner les quatre minarets entourant le monument vers l’intérieur afin d’éviter qu’ils ne s’écroulent lors d’un tremblement de terre. La vision du Taj Mahal en rentrant par la porte principale du complexe est l’image qui m’aura le plus marqué durant ce voyage en Inde, qui s’est poursuit ensuite dans le Rajasthan…